vendredi 22 février 2013

Molly Bloom



Mercredi 6 février 2013, je suis allé voir Molly Bloom, mise en scène par Laurent Laffargue, et écrite par James Joyce. Le spectacle s'est déroulé au Théâtre National de Bordeaux et d'Aquitaine (TNBA). J'étais placé au tout premier rang. Même si je ne pouvais pas voir ce qui se déroulait côté jardin, j'ai tout de même pu apprécier la performance de l'actrice et la beauté de la mise en scène.
Le spectacle relatait les histoires amoureuses d'une femme se plaignant sur ses amants: c'était donc un monologue, et j'avoue qu'au début, j'ai cru que j'allais vraiment m'ennuyer, mais ça a été tout le contraire. J'ai adoré la performance de l'actrice, qui avait tout de même une laryngite (on nous l'avait signalé avant le spectacle). Lors de la première image, la comédienne entre en scène doucement et s'assit dans un coin. Lors de la dernière, elle est allongée sur le lit, comme achevée par tout ce qu'elle dit.
Le texte parle donc de la violence causée aux femmes par les Hommes. L'image qui m'a marquée, c'est lorsque Molly a la tête baignée de sang, comme si toutes les violences que subissent les femmes étaient encrées dans sa peau. Molly serait ainsi la représentante des femmes.

Comment la mise en scène rend-elle de l'intimité de Molly Bloom?

Nous allons tout d'abord traiter la scénographie.
L’Avant-scène avait un sol noir, symbolisant un vide: cela pourrait briser le quatrième mur et donner au spectateur le rôle de voyeur. Le fait que le dispositif scénique nous présente une chambre confirme cette idée que le spectateur est un voyeur, et donc un acteur également.
Le dispositif scénique était séparé en deux plans. Le premier plan, en Avant-scène, était une large estrade noire (comme dit précédemment) avec au centre un micro à pied, que l'actrice utilisera pour chanter, comme pour révéler son talent, se révéler à nous spectateurs. Au deuxième plan, il y avait une petite chambre (symbole d'intimité déjà cité antérieurement) qui tournait tout au long de la pièce, comme une roue de hamster, comme si la mise en scène témoignait aussi du fait que l'Homme prend la femme pour un objet. Le fait que la chambre tourne renvoie aussi à l'esprit tourmenté de Molly, comme si le spectateur pouvait voir les pensées de la femme sur scène.
Quant aux objets et composantes du dispositif scénique, il y avait un lit, symbole de l'amour, et donc de l'intimité de la vie de Molly. La bosse dans le lit, renvoyant à l'Homme, symbolisait exactement la même chose. Il y avait également un coussin qu'elle prend sur elle , le malmène, le prend à la main, ou s'assit dessus, ou le laisse seul sur scène, comme un Homme qu'une Femme prend par la main, mais peut le malmener, et ainsi peut le dominer, ou le quitter, le laissant seul. Il y a également les pétales de roses qui symbolisent l'amour évidemment.
Enfin, il y avait différentes musiques, renvoyant à différentes femmes du monde, puis le chant produit par Molly en avant-scène, comme si le personnage se révélait au public, révélait son talent. C'est aussi la métaphore du chant de la sirène dans l'Odyssée, pour séduire les Hommes.  
Et vous? Avez-vous vu ce spectacle? Si oui n'hésitez surtout pas à dire votre avis!

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